Page 7 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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Si Dieu veut
Djeha était déterminé à être plus entreprenant. Un jour,
il dit à sa femme qu'il allait labourer son champ près de
la rivière et qu'il serait de retour pour le dîner. Elle
l'exhorta à dire "In chaa Allah" (si Dieu veut). Il lui
répondit que c'était son intention, que Dieu veuille ou
ne veuille pas. Horrifiée, sa femme leva les yeux au ciel
et, prenant Allah à témoin, lui demanda de lui
pardonner pour ce parjure. Djeha prit sa charrue, y
attela ses bœufs et, enfourchant son âne, s'en alla vers
le champ. Cependant, suite à une soudaine et brève
averse, la rivière déborda. Son âne fut emporté par le
courant et, embourbé, un des bœufs eut une patte
brisée. Djeha dut le remplacer lui-même. Il avait fini la
moitié du champ seulement quand le soir tomba. Il
rentra chez lui, exténué. Il dut attendre longtemps dans
l'obscurité que le niveau de la rivière baisse, pour
pouvoir traverser. Il arriva vers minuit, trempé mais
plus sage. Il frappa à sa porte.
- Qui est là ? Demanda sa femme.
- Je pense que c'est moi, si Dieu veut.
La gestation de sept jours
La première femme de Djeha étant morte récemment, il
décida de se remarier. Exactement sept jours après le
mariage, sa femme donna naissance à un bébé. Djeha
courut au marché, acheta du papier, des crayons, des
livres et revint mettre ces objets à côté du nouveau-né.
Etonnée, sa femme lui demanda :