Page 79 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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voisine et rentra chez lui. Deux jours passèrent, puis
quatre, sans aucune nouvelle de Djeha. La voisine
commença à s'inquiéter. Elle finit par frapper à la porte
de son voisin.
- Tu as oublié de me rendre ma marmite.
- Je n'ai point oublié, mais je ne savais pas comment
t'annoncer la mauvaise nouvelle. En vérité, alors
qu'elle accouchait, ta belle marmite est morte la nuit
dans des douleurs atroces.
- Es-tu en train de te moquer de moi, Djeha ? Où a-t-on
entendu parler de marmite qui meurt ?
- Tu as cru qu'une marmite pouvait enfanter et
maintenant, tu refuses de croire qu'elle peut mourir ?
La véritable question
Djeha était chez lui, en train de préparer un tajine. Une
fois le plat réchauffé, il le retire du feu et verse un seau
d'eau pour éteindre les flammes. Djeha reste interdit,
comme si c'était la première fois qu'il remarquait la
fumée et le bruit produits au contact de l'eau sur le feu.
Il se précipite hors de chez lui et se rend à l'autre bout
du village où habite un vieillard réputé pour sa grande
sagesse. Djeha déboule dans la cuisine, où l'homme
vénérable était assis à attendre que son tajine soit cuit.
Il prend le plat, le renverse par terre et jette de l'eau sur
les flammes pour les éteindre.
Ensuite il se retourne vers le sage :
- Dis-moi, noble sage, j'ai une question à te poser.
Peux-tu me dire, de l'eau ou du feu, lequel a produit