Page 3 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 3
puissante maison, qui était le plus
excellent prince de son temps. Il se
faisait autant aimer de ses sujets par
sa sagesse et sa
prudence, qu’il s’était rendu
redoutable à ses voisins par le bruit
de sa valeur et par la réputation de
ses troupes belliqueuses et
bien disciplinées.
Il avait deux fils : l’aîné, appelé
Schahriar, digne héritier de son père,
en possédait toutes les vertus ; et le
cadet, nommé Schahzenan, n’avait pas
moins de mérite que son frère.
Après un règne aussi long que glorieux,
ce roi mourut, et Schahriar monta sur
le trône.
Schahzenan, exclu de tout partage par
les lois de l’empire, et obligé de
vivre comme un particulier, au lieu de
souffrir impatiemment le bonheur de son
aîné, mit toute son attention à lui
plaire. Il eut peu de peine à y
réussir.
Schahriar, qui avait naturellement de
l’inclination pour ce prince, fut
charmé de sa complaisance ; et par un
excès d’amitié, voulant partager avec
lui ses états, il lui donna le royaume
de la Grande Tartarie. Schahzenan en
alla bientôt prendre possession, et il