Page 9 - Histoire d'ANNIBAL par Cdt Eugène HALLIBERT 1870 - DZWEBDATA
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2 Les Phéniciens exerçaient aussi la piraterie. Au temps
d'Homère, ils se montraient sur les côtes de la Grèce, tantôt en
négociants, tantôt en corsaires. Ils vendaient chèrement aux
Grecs des jouets et des bagatelles et leur enlevaient leurs filles
et leurs garçons, dont ils allaient trafiquer sur les marchés de
l'Asie. (Homère, Odyssée, XV, v. 402.)
3 Bien avant les Hébreux, les Phéniciens avaient renoncé à la
vie nomade, et, dès le temps de Moïse, ils habitaient des villes.
Toutes celles de leurs cités qui ont laissé un nom étaient
construites bien avant le temps du roi David, et ces cités furent
les premiers centres d'industrie du monde antéhistorique. Elles
donnèrent asile aux premiers pêcheurs, navigateurs et
métallurgistes, transformés par l'imagination des peuples en
autant de divinités primordiales. Le dieu Belus ou Baal apparaît
spécialement sous la physionomie d'un conquérant, d'un chef
de pirates. L'industrie et la guerre : c'est bien là le génie de
Carthage, fondée par les descendants de Belus.
4 Les principales villes de Phénicie étaient : Tyr, Tyrus, Τύρος,
en hébreu araméen Tsounr (le rocher), aujourd'hui Sour ;
Sidon, en phénicien et en hébreu Tsidon (la pêche), aujourd'hui
Saïda ; Béryte, Berytus, Βήρωτος, aujourd'hui Beyrouth ;
Byhlos, en phénicien Ghibl, aujourd'hui Djebaïl ; Tripolis,
aujourd'hui Tripoli ; Aradus, aujourd'hui Ruad.
Les villes phéniciennes étaient de dimensions restreintes, et la
population y était extraordinairement compacte. Les maisons
d'Aradus avaient plus d'étages que celles de Rome.
..............Tabulata tibi jam tertia fumant ;
Tu nescis : nam si gradibus trepidatur ab imis,
Ultimus ardebit quem tegula sola tuetur.
(Juvénal, III.)