Page 119 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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se réveilla. Il regarda ses mains, elles étaient vides et
           quand il ne vit aucune pièce, il ferma ses yeux, tendit la
           main et dit :
           - D'accord ! D'accord ! Rapportez l'argent, je me
           contenterai bien de neuf.


           Djeha traversait la ville debout dans sa vieille carriole,
           en cravachant son âne qui galopait tant qu'il pouvait.
           - Où vas-tu ainsi, Djeha ? Lui cria quelqu'un, tu as l'air
           bien pressé.
           - Je ne suis pas pressé mais je veux qu'il aille si vite
           qu'il en oublie qu'il est un âne.

           Du haut du minaret, un jeune muezzin lançait l'appel à
           la prière, avec une voix éraillée, gémissant et criant.
           Djeha lui cria d'en bas :
           - Fils, j’ai entendu tes appels de détresse et je veux
           vraiment te sauver, mais tu es monté à un arbre sans
           branches et je ne sais pas comment te délivrer !


           En sortie avec ses étudiants, Djeha était assis sur son
           âne, face à la queue. Ils lui en ont demandé la raison, ce
           qu il expliqua ainsi :
           - Un enseignant doit faire face à son auditoire et ne pas
           avoir ses élèves dans son dos. Assis de cette manière, je
           peux vous voir tous.


           La femme de Djeha est morte. Quand les amis et des
           parents sont venus pour le consoler, ils l’ont trouvé
           indifférent. Comme ils essayaient de le consoler, Djeha
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