Page 16 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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Je parie que cet âne est plus rapide que n'importe quel
âne d'AkShehir !
Djeha regarda les pattes de son âne. Il n'avait jamais
remarqué qu'elles étaient graciles ni combien son poil
était si soyeux.
- Combien offrez-vous pour le plus beau, le plus fort, le
plus sage, le plus travailleur, le plus obéissant des ânes
de tout AkShehir ?
- Trente livres, offrit un villageois.
Djeha le regarda fixement.
- Trente livres pour l'âne le meilleur d'AkShehir !
Cinquante, surenchérit Djeha.
- Soixante livres, proposa un autre villageois
- soixante-dix ! Quatre-vingt ! Quatre-vingt- dix !
Le prix est monté, jusqu'à ce qu'un villageois offre deux
cents livres.
- Deux cent dix, proposa un autre.
- Deux cent vingt, cria Djeha.
Aucune autre offre n'ayant été faite, le commissaire-
priseur remit la bride à Djeha, qui paya ainsi cash son
propre âne.
- Ughr-r-r-r, ordonna-t-il à l'âne qui s'est mis à trotter
vers la maison. Comme Kalima sera fière de cette
acquisition ! .
A mi-chemin de la maison, il commença à se demander
pourquoi sa bourse était vide. Il avait projeté, en bon
négociateur, de ramener à la maison un âne et plus
d'argent qu'il n'avait emporté. C'était embarrassant.
Peut-être Kalima pourra-t-elle le lui expliquer ?