Page 52 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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Près de la fontaine - pouvait-il vraiment le croire ? - il
vit une douzaine de grandes oies blanches dormir au
soleil, chacune fermement perchée sur un seul pied.
- Combien de pieds voyez-vous ? Demanda Djeha. Je
compte douze oies et douze pieds. Pouvez-vous en
compter plus ?
- Non ! Avoua Tamerlan.
Bien que perplexe, il n'avait jamais remarqué cela
auparavant. Il était trop préoccupé par les guerres et les
affaires de gouvernement pour remarquer les oies.
- Les oies de mon village d'enfance en Asie avaient bien
deux pieds chacune, j'en suis sûr.
- C'est parfaitement possible ! Conceda Djeha. Mais
nous ne sommes pas dans votre village d'enfance. Ici,
c'est AkShehir, le siège des oies unijambistes.
Cependant inquiet, Djeha s'apprêtait à partir. Juste à ce
moment, un chameau qui dormait près de la fontaine
s'est relevé et a poussé des cris rauques et perçants. Les
douze oies se sont réveillées de leur torpeur, chacune
dépliant le pied mis sous son aile. Avec une grande
agitation, elles se sont dispersées, chacune courant sur
deux pieds. Au moment où Tamerlan reprenait ses
esprits, Djeha était déjà en bas dans la cour, au-dessous
de sa fenêtre. Tamerlan se mit à la fenêtre et appela
Djeha. Mais ce dernier, sans comprendre ce que
Tamerlan lui disait, avait déjà préparé sa réponse.
- Mon bon Tamerlan, cria- t-il, juste avant que la porte
de palais ne s'ouvre pour le laisser passer, si vous ou
moi avions eu les oreilles envahies par un tel raffut –