Page 70 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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- J'ai une question très simple à vous poser, Djeha
Effendi, dit-il. Combien de poils y a t-il dans ma barbe
? Il caressa fièrement sa longue barbe poivre et sel.
- Oh ! C'est une question simple, répondit Djeha. Il y a
autant de poils dans votre barbe qu'il y a de poils dans
la queue de mon âne.
- Comment être aussi sûr ? A demandé le prêtre.
- Bien sûr, vous avez le droit de douter de mon propos,
dit Djeha. Dans ce cas, vous enlèverez un poil de la
queue de mon âne pendant j'en enlèverai un de votre
menton. Si dans la queue de l'âne, il reste un seul poil
après que votre barbe soit épilée ou si, dans votre
barbe, il reste un seul poil après que la queue de mon
âne soit épilée, vous pourrez dire que vous en savez
plus que Djeha.
Caressant sa barbe, le prêtre a abandonné et a rejoint la
foule. Et Djeha s'est alors demandé quand le banquet
allait commencer.
Savoir ou ne pas savoir
Un jour, Djeha décida de voyager pour parfaire son
savoir. Quand un jeune homme lui demanda quels gens
il allait chercher à rencontrer, il dit, se rappelant
quelques sages paroles entendues au marché :
- Celui qui ne sait pas et ne sait pas qu'il ne sait pas, il
est stupide. Il faut l'éviter.
- Celui qui ne sait pas et sait qu'il ne sait pas, c'est un
enfant. Il faut lui apprendre.
- Celui qui sait et ne sait pas qu'il sait, il est endormi. Il