Page 67 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
P. 67

- Je considère le conseil, comme étant sans prix, dit
           Djeha.
           Ses amis lui ont ensuite demandé :
           - Et que considères-tu pour être sans valeur ?
           - Je dirai que le conseil est la chose qui a le moins de
           valeur au monde.
           - Eh bien, Djeha Effendi ! Objecta son auditoire.
           Comment une chose peut-elle être à la fois sans valeur
           et la plus précieuse ? Tu dois faire une erreur !
           - Non, mes amis. Je sais de quoi je parle. Un conseil
           pris peut être précieux, mais il devient sans valeur
           quand il n'est pas le bienvenu !


        Les bons et les mauvais
           Un jour, un élève de Djeha lui dit :
           - Djeha, chacun s'accorde à dire que vous êtes bon.
           Cela veut-il dire que vous êtes réellement bon ?
           Djeha répondit qu'il n'en était pas nécessairement ainsi.
           Le garçon demanda alors si le fait que chacun dise que
           Djeha était mauvais signifiait qu'il était réellement
           mauvais. Djeha répondit négativement. Le garçon
           demanda à Djeha de s'expliquer.
           - Si des gens bons disent que je suis bon, alors je le suis
           vraiment et si des gens mauvais disent que je suis
           mauvais, alors je suis bon
           Il fit une pause, le temps de lisser sa barbe et continua :
           - Mais vous savez combien il est difficile de dire quels
           sont les gens qui sont bons et quels sont ceux qui sont
           mauvais.
   62   63   64   65   66   67   68   69   70   71   72