Page 622 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 622
achevant ces paroles. Je l’attendis,
mais ce fut inutilement, et il
ne revint qu’un mois encore après. «
Voilà, dis-je en moi-même,
un jeune marchand qui a bien de la
confiance en moi de me lais-
ser entre les mains, sans me connaître,
une somme de quatre
mille cinq cents drachmes d’argent : un
autre que lui n’en use-
rait pas ainsi et craindrait que je ne
la lui emportasse. » Il revint
à la fin du troisième mois ; il était
encore monté sur son âne,
mais plus magnifiquement habillé que
les autres fois. »
Scheherazade, voyant que le jour
commençait à paraître,
n’en dit pas davantage cette nuit. Sur
la fin de la suivante elle
poursuivit de cette manière, en faisant
toujours parler le mar-
chand chrétien au sultan de Casgar :
« D’abord que j’aperçus le jeune
marchand j’allai au-devant
lui ; je le conjurai de descendre et
lui demandai s’il ne voulait
donc pas que je lui comptasse l’argent
que j’avais à lui. « Cela ne
presse pas, me répondit-il d’un air gai
et content, je sais qu’il est