Page 151 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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A ce moment, un Hi han ! Hi han ! tonitruant, venant
           de la cour de la maison, se fit bruyamment entendre.
           - Tu vois bien qu'il est là ! Dit le voisin.
           - Quoi, s'exclame Djeha, tu crois ce que dit l'âne et tu
           ne me crois pas, moi, ton voisin et ton ami ?


           Djeha fut sérieusement malade et allait de plus en plus
           mal. Il appela sa femme et lui dit :
           - Va et maquille-toi, mets ta plus belle robe et tes
           bijoux. Reviens et assieds-toi près de moi.
           Sa femme fut bouleversée et elle répondit :
           - Djeha, je ne me vois pas en grande toilette alors que
           tu es très malade. Penses-tu que je sois sans scrupule !
           - Oh non ! Rétorqua Djeha. Je suis sur le point de
           mourir. Quand l'ange de la mort viendra, s'il te voit
           parée et belle, il te préférera à moi et te prendra à ma
           place, je pense.

           Djeha n'était pas très beau, prétendent certains. Aussi,
           sa femme, à la veille d'accoucher de son premier
           enfant, craint qu'il ne ressemble à son père. La voyant
           préoccupée, Djeha lui demande la raison de ce qui la
           tourmente. Ce qu'elle finit par lui avouer :
           - Djeha, Dieu ne t'a pas fait bien beau. J'ai bien peur
           que, si c'est un garçon, il ne soit tout ton portrait.
           - Ô ! Fatma, si cet enfant me ressemble, ce ne sera
           qu'un petit malheur. Ce qui est un grand malheur, en
           revanche, c'est qu'il ait la tête de notre voisin.
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