Page 147 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
P. 147

son premier mari et, jour et nuit, elle n'arrêtait pas de
           parler de lui. Alors, Djeha, agacé, se mit à vanter les
           mérites de sa première femme. Une nuit, alors que sa
           femme parlait une fois de plus de son premier mari,
           Djeha la poussa hors du lit. Fâchée, celle-ci lui dit :
           - Pourquoi m'as-tu fais tomber du lit ?
           - Toi et ton mari, moi et ma femme, ça fait trop de
           monde dans un si petit lit !


           En revenant de la chasse, le cheval de Tamerlan heurta
           l'âne de Djeha et l'empereur tomba à terre. Furieux, il
           ordonna qu'on coupe la tête de Djeha.
           - Padischah, dit l'infortuné Djeha, pourquoi vouloir
           couper la tête de votre serviteur ?
           - Tu es apparu devant moi, ton âne a effrayé mon
           cheval tu m'as porté malchance, dit le shah.
           - Avec tout le respect que je vous dois, c'est vous qui
           êtes apparu devant moi et vous m'avez apporté une plus
           grande malchance : vous êtes simplement tombé de
           votre cheval, alors que moi je vais perdre ma tête ! Qui
           est de mauvaise augure, vous ou moi !

           En travaillant sur le toit de sa maison Djeha a été pris
           d'un vertige soudain et s'est retrouvé au sol. Les voisins
           ont accouru et lui ont demandé :
           - Que vous est-il arrivé, Djeha ? Vous êtes-vous fait
           mal ? Comment vous sentez-vous, effendi ?
           Djeha gémit et leur dit :
           - Au lieu me harceler, vous devriez monter sur mon toit
   142   143   144   145   146   147   148   149   150   151   152