Page 144 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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Comme chaque samedi, la femme de Djeha descendait
           à la rivière pour y laver son linge. Elle demanda à
           Djeha de l'accompagner, pour tendre, entre les arbres,
           le fil où ils le feront sécher. Soudain, un corbeau fonce
           sur le morceau de savon et l'emporte dans son bec.
           - Satané voleur ! S'écria-t-elle. Il m'a pris mon savon.
           - Laisse donc, fit Djeha, c'était un corbeau. Noir
           comme il est, il en a beaucoup plus besoin que nous,
           pour se laver.


           Comme Djeha venait de buter contre un homme sur son
           chemin, ce dernier, très fâché, se mit à le maudire et à
           vociférer :
           - Vous savez qui je suis ! Je suis le Conseiller du ro i!
           - Très bien, dit Djeha, moi je suis un roi.
           - Un roi ? Sur quel pays régnez-vous ?
           - Je règne sur moi-même dit Djeha. Je suis le maître de
           mes passions. Vous ne me verrez jamais perdre mon
           sang froid, comme vous venez de le faire.

           De temps à autre, Djeha recevait des personnalités
           religieuses pour dîner. Une fois arrivées, sa femme le
           mena à la cuisine et lui dit :
           - Il n'y a pas de riz, pas de beurre, il n'y a rien à
           manger. Nous n'avons même pas le bois de chauffage
           nécessaire à la cuisson.
           Djeha saisit un grand bol, alla à la salle à manger, le
           montra aux invités et leur dit :
           - Mille regrets ! Si nous avions eu du riz, du beurre et
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