Page 140 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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- Misérable, tu n'as pas honte de laisser ton fils voler le
           mien !


           Son ami Mouloud avait confié à Djeha son fils cadet
           qui était imperméable aux opérations les plus
           élémentaires du calcul :
           - Voyons, essayait de lui expliquer Djeha, commençons
           par la soustraction. Par exemple, je te donne cinq billes
           et en allant chez toi tu en perds cinq. Que constates-tu
           en fouillant dans ta poche ?
           - Que ma poche est trouée, mon oncle !

           Tombé dans une pauvreté extrême, Djeha décida de
           faire des restrictions, à commencer par la nourriture de
           son âne. Il suffirait, pensa-t-il, de diminuer chaque jour
           sa ration habituelle de son. Il en fut ainsi jusqu'au
           moment où l'âne, n'étant plus alimenté, en est mort.
           Découvrant son cadavre dans l'écurie, Djeha s'écria :
           - Oh mon Dieu ! Pourquoi me reprends-tu mon âne
           juste au moment où il s'était habitué à ne plus rien
           manger ?


           Un homme entre en restaurant de Djeha, commande
           un bifteck, le mange sans en laisser une miette, puis il
           se tourne en colère vers Djeha et dit que le repas était
           épouvantable.
           - Je veux parler immédiatement au propriétaire de ce
           restaurant. Où est-il ?
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