Page 45 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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rôtir le mouton rapidement, il ne serait pas perdu
           quand la fin du monde viendra.
           Ils marchèrent de concert et avaient maintenant atteint
           la porte de la maison de Djeha, quand ce dernier
           demanda :
           - Pourquoi pensez-vous que la fin du monde est pour
           demain ?
           - Pourquoi ? Vous n'avez donc pas entendu ? Chacun
           en parle.
           Oualid interpella un groupe d'hommes qui étaient assis,
           prenant le soleil au seuil de la porte voisine et leur dit -
           Djeha n'a pas entendu dire que la fin du monde était
           proche. Il ne réalise pas combien il serait sage de
           sauver ce mouton dodu en le mangeant, tant que nous
           sommes en vie pour l'apprécier.
           - Oh ! C'est la chose la plus sensée à faire, dirent-ils,
           en chœur
           Alors Djeha prit sa décision et leur donna rendez-vous
           pour le lendemain, près de la rivière, leur promettant le
           plus succulent des méchouis. Le jour suivant était
           parfait pour un pique-nique au bord de la rivière. Les
           hommes invités par Djeha et beaucoup de leurs amis

           étaient là quand les premières volutes de fumée
           montèrent du feu où Djeha faisait rôtir le mouton et
           cuire une énorme marmite de pilaf avec des pistaches.
           - Notre dernier jour au monde, se lamentait Djeha,
           essuyant des larmes dont on ne sait si elles étaient
           provoquées par la douleur ou par la fumée du feu de
           bois ? Louange à dieu pour ce jour chaud et ensoleillé.
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