Page 276 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
magistrats, fut aussi galant, et reçut aussi rendez-
vous.
La femme rentra chez elle; elle ne tarda pas à
entendre le cadi frapper à sa porte. Elle lui ou^Tit,
le reçut, lui offrit le thé vert à la menthe avec des
gâteaux fins : a cornes de gazelle » et sablés.
Elle avait une grande armoire à quatre étages.
On frappa à la porte juste au moment où le galant
cadi commençait à devenir très entreprenant. C'était
le pacha.
La femme fît entrer le cadi dans l'armoire et reçut
le pacha. Les choses se passèrent de même pour le
vizir, puis pour le Sultan. Le mari, en effet, rentra
chez lui. Son épouse lui raconta tout et ils s'embras-
sèrent tendrement devant l'armoire où étaient enfer-
més le sultan, le vizir, le pacha et le cadi, par ordre
hiérarchique, de haut en bas.
Croyant leur dernière heure venue, les quatre ga-
lants malheureux tremblèrent de peur.
Le Sultan en pissa dans ses culottes, et l'urine
royale dégoulina sur le vizir, à l'étage suivant, lequel
et le pacha en firent autant sur le pauvre cadi qui
reçut tout ; de même qu'il avait été la cause initiale
de tout.
A la fin, le mari, ayant demandé au Sultan l'aman,
le délivra ainsi que les trois autres. Le Sultan recon-
nut généreusement ses torts, nomma le mari vizir
à la place du coupable et tança sévèrement les deux
magistrats.
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Une femme européenne, qui vivait dans une ville
de l'Afrique du Nord, était fort dévergondée et trom-
pait outrageusement son mari.
Voici comment elle s'y prenait pour goûter le plai-
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