Page 277 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
sir de l'amour avec un Arabe, à la barbe même de son
époux.
•Le ménage était invité à dîner chez l'amant, et
naturellement, selon l'usage, les femmes indigiènes
ne participaient pas au repas.
A la fin de celui-ci, l'hôte proposait à son invitée
de la conduire au harem rendre visite aux femmes
de la maison.
Le mari attendait patiemment.
Mais au lieu de femmes, l'hôte montrait à l'invitée
les preuves les plus irrécusables de sa virilité.
Au bout de quelques instants, — le temps normal
d'une visite décente, aussi bien que celui de leurs
ébats, — l'Arabe ramenait la dame à son mari.
Celui-ci l'interrogeait alors sur les femmes de la
maison et l'épouse adultère ne manquait pas de
répondre qu'elles étaient tout à fait à son gré, fort
polies et que son mari lui-même aurait été étonné
de leur amabilité.
Le Glaoui (pacha de Marrakech et grand seigneur
féodal du Sud Marocain) donna un jour un dîner
somptueux et à la marocaine, à des amis européens
qui habitaient Marrakech. Parmi ces derniers il y
avait une jeune fille qui venait tout récemment de
France..
Le Pacha fît servir au nombre des plats un méchoui
(mouton rôti à la broche). Pendant que l'on prenait
ce méchoui l'hôte détacha l'œil du mouton et l'offrit
galamment, selon l'usage, à la jeune fille qui était
l'étoile de la réunion.
L'étrangère, effrayée de ce geste dont elle ignorait
qu'il était conforme à la coutume et au protocole,
s'écria instinctivement : a Cochon ! » *
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