Page 294 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
POÈMES DIVERS
Discussion entre une femme blanclie
et une femme noire
Eloge du isoir.
Je suis de la couleur de la grande nuit ténébreuse
par laquelle a juré Allah le Très Haut. De la couleur
des yeux qui rendent fou d'amour.
Un poète a dit :
Si je suis paî'fois obligé d'avaler un blanc d'œuf,
ou de me réjouir, à défaut de mieux, avec une chair
couleur de blanc d'œuf, je le fais le moins souvent
possible. Jamais vous ne me verrez éprouver un grand
amour pour un linceul blanc, ou me plaire à des che-
veux de cette couleur !
Un autre a chanté de même les corps d'ébène des
filles d'Afrique :
Je n'aime pas cet éphèbe mou dont la couleur me
semble couverte de farine daî'treuse. L'amie que j'aime
est une noire semblable à la nuit. Son visage est celui
de la lune. Couleur et visage inséparables, en effet,
car si la nuit n'existait pas, il n'y aurait pas de déli-
cieux clair de lune.
Et un autre a dit encore :
Je n'aime pas cet éphèbe mou dont la couleur est
celle de la graisse dont il est bouffi; mais j'aime ce
jeune noir, svelte et mince, aux chmrs fermes. Car
je préfère comme monture un jeune étalon sauvage
aux fins jarrets, et je. laisse les autres chevaucher les
éléphants.
Le plâtre blanc ne vaut pas cher, mais le musc
précieux ne serait pas ile musc s'il n'était noir.
Ne s'inquiète-t-on pas plus du noir de l'œil que de
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