Page 295 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES                             ARABES





       son blanc pâle ? Et les ténèbres de la nuit ne sont-elles
       pas chères aux amoureux dont elles protègent les ébats?
          Au reste, le blanc n'est-il pas la couleur de la lèpre?
          C'est pourquoi le poète a dit   :
          Ne lions étonnez pas si je deviens jou d'amour pour
       celle négrese nu corps     lustré,  car  toute  folie, nous
       apprennent     les  médecins,    est   toujours   précédée
       d'idées noires.


       Eloge du blanc.
          O  noire, ne   sais-tu pas que    la blancheur    est  la
       couleur de la lumière, de la pleine lune, du jour et
       de l'argent ? Celle de    la fleur d'oranger, du   lys, de
       la marguerite,    de  la rose blanche   et de   l'étoile du
       matin ?
          Ma couleur est    la reine  des  couleurs,  celle de  la
       neige des montagnes et celle des robes des vierges ou
       du manteau des cheikhs.
         La valeur d'une perle      tient à  sa blancheur    et  le
       sac de charbon ne vaut pas un dirhem.
          Les visages blancs sont de bon augure et les noirs
       sont ceux des démons de l'enfer. Celui de Cham ne
       fut-il pas noirci parce qu'il avait ri en voyant la riche
       virilité découverte de son père ?


         Un poète dit   :
         Blanche, aux joues      lisses  et  dures,  elle  est une
       perle soigneusement préservée.
         Les myrtes    et  les narcisses se mêlent aux roses de
       ses joues ; la neige est la couleur de sa gorge. Quant à
       sa  taille,  c'est un rameau flexible de jasmin qui se
       balance dans un jardin,     et pour lequel on donnerait
       toutes  les autres fleurs du jardin.
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