Page 297 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
La mince répond :
Louange à Dieu qui me donna la forme du flexi-
ble rameau de peuplier, la souplesse du cyprès et le
balancement du lys !
Je me lève légère et quand je marche mes pas
s'impriment A peine sur le sol. Plus flexible que le
bambou, plus agile que le moineau, je m'assois
comme une plume d'oiseau sur les genoux de mon
amant, et je m'enlace à lui comme la vigne au pal-
mier.
Le poète loue-t-il sa belle en la comparant à l'élé-
phant, ô toi qui marches comme le canard ? Au con-
traire, il me compare à la gazelle, à la tige du bana-
nier, à la lettre aliph et au sabre affilé.
Toi, tu es un monceau de chair, intraitable dans la
copulation. Quel est d'homme dont le membre soit
assez long pour arriver à la cavité cachée entre la
montagne de ton ventre et de tes cuisses ? S'il arri-
vait à te pénétrer, il serait aussitôt repoussé par le
gonflement de ton ventre.
Tu étouffes ton amant, tu le mouilles de ta sueur,
tu l'assourdis de ton rire, ô toi dont l'âme est aussi
lourde et épaisse que le corps.
Tu souffles comme un bœuf, et bi ronfles en dor-
mant. Si tu pisses, tu mouilles toute ta robe. Si tu
jouis, tu inondes le matelas. Si tu pètes en Orient,
l'Occident retentit...
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Entre l'une de ses pomnaettes et sa bouche se dé-
tache, noir, un grain de beauté.
Et c'est comme un nègre qui, entré dans un jardin
de fleurs, hésiterait entre le pourpre d'une rose et
l'écarlate d'un coquelicot.
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