Page 10 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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étaient composés de tout ce que les
Indes produisent de plus rare, de plus
riche et de plus singulier. Il ne
laissait pas néanmoins d’essayer de le
divertir tous les jours par de nouveaux
plaisirs ; mais les fêtes les plus
agréables, au lieu de le réjouir, ne
faisaient qu’irriter ses chagrins.
Un jour Schahriar ayant ordonné une
grande chasse à deux journées de sa
capitale, dans un pays où il y avait
particulièrement beaucoup de cerfs,
Schahzenan le pria de le dispenser de
l’accompagner, en lui disant que l’état
de sa santé ne lui permettait pas
d’être de la partie. Le sultan ne
voulut pas le contraindre, le laissa en
liberté et partit avec toute sa cour
pour aller prendre ce divertissement.
Après son départ, le roi de la Grande
Tartarie, se voyant seul, s’enferma
dans son appartement. Il s’assit à une
fenêtre qui avait vue sur le jardin. Ce
beau lieu et le ramage d’une infinité
d’oiseaux qui y faisaient leur
retraite, lui auraient donné du
plaisir, s’il eût été capable d’en
ressentir ; mais, toujours déchiré par
le souvenir funeste de l’action infâme
de la reine, il arrêtait moins souvent
ses yeux sur le jardin, qu’il ne les