Page 15 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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importuner là-dessus, de peur de vous
déplaire.
Cependant, sans que j’y aie contribué
en aucune manière, je vous trouve à mon
retour de la meilleure humeur du monde
et l’esprit entièrement dégagé de cette
noire vapeur qui en troublait tout
l’enjouement : dites-moi, de grâce,
pourquoi vous étiez si triste, et
pourquoi vous ne l’êtes plus. »
À ce discours, le roi de la Grande
Tartarie demeura quelque temps rêveur,
comme s’il eût cherché ce qu’il avait à
y répondre.
Enfin il repartit dans ces termes : «
Vous êtes mon sultan et mon maître ;
mais dispensez-moi, je vous supplie, de
vous donner la satisfaction que vous me
demandez. - Non, mon frère, répliqua le
sultan ; il faut que vous me
l’accordiez : je la souhaite, ne me la
refusez pas. » Schahzenan ne put
résister aux instances de Schahriar : «
Hé bien ! mon frère, lui dit-il, je
vais vous satisfaire, puisque vous me
le commandez. » Alors il lui raconta
l’infidélité de la reine de Samarcande
; et lorsqu’il en eut achevé le récit :
« Voilà, poursuivit-il, le sujet de ma
tristesse ; jugez si j’avais tort de
m’y abandonner. - Ô mon frère ! s’écria
le sultan d’un ton qui marquait combien
il entrait dans le res-