Page 16 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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sentiment du roi de Tartarie, quelle
              horrible histoire venez-vous de me
              raconter ! Avec quelle impatience je
              l’ai écoutée jusqu’au bout ! Je vous
              loue d’avoir puni les traîtres qui vous
              ont fait un outrage si sensible. On ne
              saurait vous reprocher cette action :
              elle est juste ; et pour moi,
              j’avouerai qu’à votre place j’aurais eu
              peut-être moins de modération que vous
              : je ne me serais pas contenté d’ôter
              la vie à une seule femme ; je crois que
              j’en aurais sacrifié plus de mille à ma
              rage. Je ne suis pas étonné de vos
              chagrins : la cause en était trop vive
              et trop mortifiante pour n’y pas
              succomber. Ô ciel, quelle aventure !
              Non, je crois qu’il n’en est jamais
              arrivé de semblable à personne qu’à
              vous. Mais enfin il faut louer Dieu de
              ce qu’il vous a donné de la consolation
              ; et comme je ne doute pas qu’elle ne
              soit bien fondée, ayez encore la
              complaisance de m’en instruire, et
              faites-moi la confidence entière. »
               Schahzenan fit plus de difficulté sur
              ce point que sur le précédent, à cause
              de l’intérêt que son frère y avait ;
              mais il fallut céder à ses nouvelles
              instances : « Je vais donc vous obéir,
              lui dit-il, puisque vous le voulez
              absolument. Je crains que mon
              obéissance ne vous cause plus de
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