Page 17 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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chagrins que je n’en ai eu ; mais vous
ne devez vous en prendre qu’à vous-
même, puisque c’est vous qui me forcez
à vous révéler une chose que je
voudrais ensevelir dans un éternel
oubli. - Ce que vous me dites,
interrompit Schahriar, ne fait
qu’irriter ma curiosité ; hâtez-vous de
me découvrir ce secret, de quelque
nature qu’il puisse être. » Le roi de
Tartarie, ne pouvant plus s’en
défendre, fit alors le détail de tout
ce qu’il avait vu du déguisement des
noirs, de l’emportement de la sultane
et de ses femmes, et il n’oublia pas
Massoud : « Après avoir été témoin de
ces infamies, continua-t-il, je pensai
que toutes les femmes y étaient
naturellement portées, et qu’elles ne
pouvaient résister à leur penchant.
Prévenu de cette opinion, il me parut
que c’était une grande faiblesse à
un homme d’attacher son repos à leur
fidélité. Cette réflexion m’en fit
faire beaucoup d’autres ; et enfin je
jugeai que je ne pouvais prendre un
meilleur parti que de me consoler. Il
m’en a coûté quelques efforts ; mais
j’en suis venu à bout ; et si vous m’en
croyez, vous suivrez mon exemple. »
Quoique ce conseil fût judicieux, le
sultan ne put le goûter. Il entra même
en fureur : « Quoi ! dit-il, la sultane