Page 21 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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princesses leurs femmes fit le sujet de
leur conversation.
Il n’y avait pas longtemps qu’ils
s’entretenaient, lorsqu’ils entendirent
assez près d’eux un bruit horrible du
côté de la mer, et des cris effroyables
qui les remplirent de crainte : alors
la mer s’ouvrit, et il s’en éleva comme
une grosse colonne noire qui semblait
s’aller perdre dans les nues. Cet objet
redoubla leur frayeur ; ils se levèrent
promptement, et montèrent au haut de
l’arbre qui leur parut le plus propre à
les cacher. Ils y furent à peine
montés, que, regardant vers l’endroit
d’où le bruit partait et où la mer
s’était entr’ouverte, ils remarquèrent
que la colonne noire s’avançait vers le
rivage en fendant l’eau. Ils ne purent
dans le moment démêler ce que ce
pouvait être ; mais ils en furent
bientôt éclaircis.
C’était un de ces génie qui sont
malins, malfaisants, et ennemis mortels
des hommes : il était noir et hideux,
avait la forme d’un géant d’une hauteur
prodigieuse, et portait sur sa tête une
grande caisse de verre, fermée à quatre
serrures d’acier fin. Il entra dans la
prairie avec cette charge, qu’il vint
poser justement au pied de l’arbre où
étaient les deux princes, qui,