Page 23 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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par d’autres signes, de les dispenser
de lui obéir ; mais elle, après avoir
ôté doucement de dessus ses genoux la
tête du génie, et l’avoir posée
légèrement à terre, se leva et leur dit
d’un ton de voix bas mais animé :
« Descendez, il faut absolument que
vous veniez à moi. » Ils voulurent
vainement lui faire comprendre encore
par leurs gestes qu’ils craignaient le
génie. » Descendez donc, leur répliqua
t-elle sur le même ton ; si vous ne
vous hâtez de m’obéir, je vais
l’éveiller, et je lui demanderai moi-
même votre mort.
Ces paroles intimidèrent tellement les
princes, qu’ils commencèrent à
descendre avec toutes les précautions
possibles pour ne pas éveiller le
génie. Lorsqu’ils furent en bas, la
dame les prit par la main ; et, s’étant
un peu éloignée avec eux sous les
arbres, elle leur fit librement une
proposition très-vive ; ils la
rejetèrent d’abord ; mais elle les
obligea, par de nouvelles menaces, à
l’accepter. Après qu’elle eut obtenu
d’eux ce qu’elle souhaitait, ayant
remarqué qu’ils avaient chacun une
bague au doigt, elle les leur demanda.
Sitôt qu’elle les eut entre les mains,
elle alla prendre une boîte du paquet
où était sa toilette ; elle en tira un