Page 22 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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connaissant l’extrême péril où ils se
              trouvaient, se crurent perdus.
               Cependant le génie s’assit auprès de
              la caisse ; et l’ayant ouverte avec
              quatre clefs qui étaient attachées à sa
              ceinture, il en sortit aussitôt une
              dame très richement habillée, d’une
              taille majestueuse et d’une beauté
              parfaite. Le monstre la fit asseoir à
              ses côtés ; et la regardant
              amoureusement : « Dame, dit-il, la plus
              accomplie de toutes les dames qui sont
              admirées pour leur beauté, charmante
              personne, vous que j’ai enlevée le jour
              de vos noces, et que j’ai toujours
              aimée depuis si constamment, vous
              voudrez bien que je dorme quelques
              moments près de vous ; le sommeil, dont
              je me sens accablé, m’a fait venir en
              cet endroit pour prendre un peu de
              repos. » En disant cela, il laissa
              tomber sa grosse tête sur les genoux de
              la dame ; ensuite, ayant allongé ses
              pieds, qui s’étendaient jusqu’à la mer,
              il ne tarda pas à s’endormir, et il
              ronfla bientôt de manière qu’il fit
              retentir le rivage.
               La dame alors leva la vue par hasard,
              et apercevant les princes au haut de
              l’arbre, elle leur fit signe de la main
              de descendre sans faire de bruit. Leur
              frayeur fut extrême quand ils se virent
              découverts. Ils supplièrent la dame,
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