Page 26 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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La nouvelle du retour du sultan s’y
étant répandue, les courtisans se
rendirent de grand matin devant son
pavillon. Il les fit entrer, les reçut
d’un air plus riant qu’à l’ordinaire,
et leur fit à tous des gratifications.
Après quoi, leur ayant déclaré qu’il ne
voulait pas aller plus loin, il leur
commanda de monter à cheval, et il
retourna bientôt à son palais.
À peine fut-il arrivé, qu’il courut à
l’appartement de la sultane. Il la fit
lier devant lui, et la livra à son
grand vizir, avec ordre de la faire
étrangler ; ce que ce ministre exécuta,
sans s’informer quel crime elle avait
commis. Le prince irrité n’en demeura
pas là : il coupa la tête de sa propre
main à toutes les femmes de la sultane.
Après ce rigoureux châtiment, persuadé
qu’il n’y avait pas une femme sage,
pour prévenir les infidélités de celles
qu’il prendrait à l’avenir, il résolut
d’en épouser une chaque nuit, et de la
faire étrangler le lendemain. S’étant
imposé cette loi cruelle, il jura qu’il
l’observerait immédiatement après le
départ du roi de Tartarie, qui prit
bientôt congé de lui, et se mit en
chemin, chargé de présents magnifiques.
Schahzenan étant parti, Schahriar ne
manqua pas d’ordonner à son grand vizir
de lui amener la fille d’un de ses