Page 25 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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ses genoux, et fit signe aux princes de
se retirer.
Ils reprirent le chemin par où ils
étaient venus ; et lorsqu’ils eurent
perdu de vue la dame et le génie,
Schahriar dit à Schahzenan : « Hé bien
! mon frère, que pensez-vous de
l’aventure qui vient de nous arriver ?
Le génie n’a-t-il pas une maîtresse
bien fidèle ? Et ne convenez-vous pas
que rien n’est égal à la malice des
femmes ? - Oui, mon frère, répondit le
roi de la Grande Tartarie. Et vous
devez aussi demeurer d’accord que le
génie est plus à plaindre et plus
malheureux que nous. C’est pourquoi,
puisque nous avons trouvé ce que nous
cherchions, retournons dans nos états,
et que cela ne nous empêche pas de nous
marier.
Pour moi, je sais par quel moyen je
prétends que la foi qui m’est due me
soit inviolablement conservée. Je ne
veux pas m’expliquer présentement là-
dessus ; mais vous en apprendrez un
jour des nouvelles, et je suis sûr que
vous suivrez mon exemple. » Le sultan
fut de l’avis de son frère ; et
continuant tous deux de marcher, ils
arrivèrent au camp sur la fin de la
nuit du troisième jour qu’ils étaient
partis.