Page 18 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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des Indes est capable de se prostituer
d’une manière si indigne ! Non, mon
frère, ajouta-t-il, je ne puis croire
ce que vous me dites, si je ne le vois
de mes propres yeux. Il faut que les
vôtres vous aient trompé ; la chose est
assez importante pour mériter que j’en
sois assuré par moi-même. - Mon frère,
répondit Schahzenan, si vous voulez en
être témoin, cela n’est pas fort
difficile : vous n’avez qu’à faire une
nouvelle partie de chasse ; quand nous
serons hors de la ville avec votre cour
et la mienne, nous nous arrêterons sous
nos pavillons, et la nuit nous
reviendrons tous
deux seuls dans mon appartement. Je
suis assuré que le lendemain vous
verrez ce que j’ai vu. » Le sultan
approuva le stratagème, et ordonna
aussitôt une nouvelle chasse ; de sorte
que dès le même jour, les pavillons
furent dressés au lieu désigné.
Le jour suivant les deux princes
partirent avec toute leur suite. Ils
arrivèrent où ils devaient camper, et
ils y demeurèrent jusqu’à la nuit.
Alors Schahriar appela son grand vizir,
et, sans lui découvrir son dessein, lui
commanda de tenir sa place pendant son
absence, et de ne pas permettre que
personne sortît du camp, pour quelque
sujet que ce pût être. D’abord qu’il