Page 14 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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dit mille choses agréables et
plaisantes.
Le sultan, qui s’était attendu à le
retrouver dans le même état où il
l’avait laissé, fut ravi de le voir si
gai : « Mon frère, lui dit-il, je rends
grâces au ciel de l’heureux changement
qu’il a produit en vous pendant mon
absence : j’en ai une véritable joie ;
mais j’ai une prière à vous faire, et
je vous conjure de m’accorder ce que je
vais vous demander. - Que pourrais-je
vous refuser ? répondit le roi de
Tartarie. Vous pouvez tout sur
Schahzenan. Parlez ; je suis dans
l’impatience de savoir ce que vous
souhaitez de moi. - Depuis que vous
êtes dans ma cour, reprit Schahriar, je
vous ai vu plongé dans une noire
mélancolie, que j’ai vainement tenté de
dissiper par toutes sortes de diver-
tissements. Je me suis imaginé que
votre chagrin venait de ce que vous
étiez éloigné de vos états ; j’ai cru
même que l’amour y avait beaucoup de
part, et que la reine de Samarcande,
que vous avez dû choisir d’une beauté
achevée, en était peut-être la cause.
Je ne sais si je me suis trompé dans ma
conjecture ; mais je vous avoue que
c’est particulièrement pour cette
raison que je n’ai pas voulu vous