Page 12 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 12
descendit du haut d’un arbre, et courut
à elle avec beaucoup d’empressement.
La pudeur ne me permet pas de raconter
tout ce qui se passa entre ces femmes
et ces noirs, et c’est un détail qu’il
n’est pas besoin de faire ; il suffit
de dire que Schahzenan en vit assez
pour juger que son frère n’était pas
moins à plaindre que lui.
Les plaisirs de cette troupe amoureuse
durèrent jusqu’à minuit.
Ils se baignèrent tous ensemble dans
une grande pièce d’eau qui faisait un
des plus beaux ornements du jardin ;
après quoi, ayant repris leurs habits,
ils rentrèrent par la porte secrète
dans le palais du sultan ; et Massoud,
qui était venu de dehors pardessus la
muraille du jardin, s’en retourna par
le même endroit.
Comme toutes ces choses s’étaient
passées sous les yeux du roi de la
Grande Tartarie, elles lui donnèrent
lieu de faire une infinité de
réflexions : « Que j’avais peu raison,
disait-il, de croire que mon malheur
était si singulier !
C’est sans doute l’inévitable destinée
de tous les maris, puisque le sultan
mon
frère, le souverain de tant d’états, le
plus grand prince du monde, n’a pu
l’éviter. Cela étant, quelle faiblesse