Page 553 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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fut touché, et se tournant vers
l’eunuque : « Ce bon homme, lui
dit-il, a une physionomie qui me plaît,
et il me parle d’une ma-
nière si affectueuse que je ne puis me
défendre de faire ce qu’il
souhaite. Entrons, chez lui et mangeons
de sa pâtisserie. - Ah !
vraiment, lui dit l’esclave, il ferait
beau voir qu’un fils de vizir
comme vous entrât dans la boutique d’un
pâtissier pour y man-
ger. Ne croyez pas que je le souffre. -
Hélas ! mon petit sei-
gneur, s’écria alors Bedreddin Hassan,
on est bien cruel de
confier votre conduite à un homme qui
vous traite avec tant de
dureté. » Puis, s’adressant à l’eunuque
: « Mon bon ami, ajouta-
t-il, n’empêchez pas ce jeune seigneur
de m’accorder la grâce
que je lui demande. Ne me donnez pas
cette mortification. Fai-
tes-moi plutôt l’honneur d’entrer avec
lui chez moi, et par là
vous ferez connaître si vous êtes brun
au-dehors comme la châ-
taigne, vous êtes blanc aussi au-dedans
comme elle. Savez-vous
bien, poursuivit-il, que je sais le
secret de vous rendre blanc, de