Page 22 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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- Les entendez-vous ? Aimez ce son ? N'est-ce pas un
tintement joyeux ?
La dernière livre avait quitté la bourse du bûcheron et
fit entendre son tintement sur le plateau.
- As-tu- bien entendu ? Dit Djeha au petit homme. As-tu
entendu chaque livre ?
Le petit homme acquiesça de la tête.
- Alors tu as eu ton salaire, lui notifia Djeha. La
sonorité de l'argent est la paie appropriée pour la
sonorité du travail.
Djeha remit alors l'argent au bûcheron en lui disant :
- Et l'argent est la paie appropriée pour le travail.
Vache contre vache
Djeha exerçait, un certain temps, les fonctions de juge
suppléant. Un paysan vint le trouver.
- Grand juge ! Je viens te consulter. Supposons qu'une
vache attachée à un piquet encorne une vache errante.
Est-ce que le propriétaire de la première doit
indemniser celui de la seconde ?
- Certainement pas, répondit Djeha. Une vache doit
être tenue dans son enclos. Tant pis pour son maître s'il
la laisse vagabonder.
- Je suis vraiment soulagé, Djeha, car c'est ainsi que
ma vache a blessé la tienne tout à l'heure.
- Par Allah ! Pourquoi ne m'as-tu pas donné dès le
début une narration complète des faits. Le cas est
beaucoup plus compliqué que tu ne me l'as dit. Il faut