Page 25 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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une plaisanterie. Tu as dit que tu n'acceptais pas moins
de mille livres.
- Non ! La bourse était un cadeau de Dieu. Elle est
tombée directement du ciel en réponse à ma prière.
- Je te traînerai en justice, dit Hassan Bey. Nous
verrons si elle est tombée du ciel ou de ma fenêtre !
Djeha acquiesça.
- Mon burnous ! Dit Djeha. Kalima était en train de le
raccommoder. Je ne peux pas aller devant les
tribunaux sans mon burnous.
- Je te prêterai un burnous, dit Hassan Bey.
- Et mon âne ! Il boite et ne peut faire une si longue
distance
- Je te prêterai un cheval, dit Hassan.
- Mais, il me faut une selle et une bride ! Celles de mon
petit âne n'iront jamais sur votre grand cheval.
- Je te prêterai une selle et une bride.
Djeha a roulé son tapis de prière et l'a rangé. Il a dit au
revoir à sa femme et a suivi Hassan Bey. En parvenant
à la cour, Hassan Bey n'a pas perdu de temps pour
relater son affaire au juge.
- Bien, Djeha, dit le juge, Avez-vous quelque chose à
dire ?
- Pauvre Hassan Bey, soupira Djeha, avec une voix
pleine de compassion. Comme c'est triste ! Comme c'est
très triste ! C'était un si bon voisin et si respecté par
tous ! Quand on pense qu'il a perdu la raison !
- Que voulez-vous dire ? Dit le juge
Djeha s'est rapproché du juge et a lui chuchoté d'une