Page 27 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
P. 27
votre bourse et tous les biens que votre voisin
malheureux essaye de revendiquer.
Les deux hommes rentrèrent en silence par les rues
d'AkShehir. Le marchand est allé devant sa porte et
s'apprêtait à la fermer. À sa surprise, il fut suivi par
Djeha.
- Voici votre argent, lui dit Djeha, remettant la bourse
au marchand étonné, et votre burnous, et votre cheval
avec sa selle et sa bride.
- Je vais revenir à la cour pour dire au juge que tout
ceci n'était qu'une plaisanterie, dit Hassan Bey, qui
ajouta pour Djeha :
- Reprends mon cheval
- Oh non ! Dit Djeha. Mon âne ne boite sûrement plus
et Kalima a probablement réparé mon burnous.
Une amende de cinq piastres
Un jour, Djeha se promenait dans les bois environnants
quand tout à coup quelqu'un lui a donné une tape sur la
nuque, et ce avec tellement de force qu'il a failli être
renversé
- Comment oses-tu me frapper ! Lui dit Djeha,
mécontent.
Le jeune homme, un tant soit peu arrogant, lui a fait des
excuses sommaires et a dit qu'il avait fait une erreur et
s'était trompé, le prenant pour un de ses très bons amis.
Il a par ailleurs émis l'avis que Djeha faisait "une
montagne d'un simple grain de beauté". Après cette
offense évidente, rien moins qu'un procès ne pouvait