Page 28 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
P. 28
satisfaire Djeha. Le magistrat a entendu les deux parties
avec une impartialité apparente, mais en fait c'était un
ami du contrevenant.
- Bien, mon cher Djeha, a t-il dit. Je comprends
parfaitement ce que vous ressentez. Quiconque, dans
des circonstances identiques, ressentirait la même
chose. Que diriez-vous si je vous permettais de lui
donner une tape à votre tour ? Serez-vous quitte ?
- Non ! Je ne serai pas satisfait avec une telle sentence,
dit Djeha, qui estimait avoir été offensé et qui voulait
que justice soit rendue.
- Bien, dit le juge. Ayant dûment délibéré sur les
différents aspects du cas, je condamne le contrevenant
à une amende de cinq piastres, pour être payée à la
partie offensée.
Il a alors dit au jeune homme d'aller chercher les cinq
piastres, ce que fit volontiers ce dernier. Djeha s'était
assis, en attendant le retour du jeune homme. Une heure
a passé, puis deux heures, mais toujours aucun signe du
jeune homme. Quand fut arrivée l'heure de fermer le
tribunal, Djeha choisit le moment où le magistrat était
le plus occupé pour lui donner une puissante claque sur
la nuque et dit :
- Désolé, je ne peux pas attendre plus longtemps, votre
Honneur ! Quand notre ami reviendra, vous pouvez lui
dire que c'est à vous qu'il doit maintenant les cinq
piastres