Page 91 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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Dans l'obscurité, il ne pouvait rien voir. Soudain la lune
émergea d'un nuage qui la cachait et toute la cour se
trouva éclairée. Il y avait un maraudeur, juste sous le
vieil abricotier. Djeha pourrait voir sa djellaba qui
flottait au vent. Il était temps maintenant pour Djeha de
se comporter en héros. Il regarda Kalima qui dormait et
chuchota :
- Quoi qu'il puisse advenir, ton mari te protégera !
Dors sans crainte ! Tu es en parfaite sûreté !
- Allez-vous en, voleur ! Cria Djeha.
Il attendit. Ce qui paraissait être le visage du voleur
était toujours sous l'arbre.
- Pars ou je te tuerai avec ma flèche.
Cette menace aurait dû suffire pour terrifier l'intrus,
mais il ne bougeait toujours pas.
- J'arme mon arc, dit Djeha.
Le voleur était toujours là, sans bouger.
- Je désarme mon arc, l'avertit Djeha, qui voulait ainsi
donner une chance au voleur et lui permettre de
s'échapper. Mais, ce dernier ignora ces menaces.
- Je tire ! Cria Djeha, ce qu'il fit aussitôt.
À ce moment même, la lune fut cachée par un autre
nuage et la cour fut de nouveau dans l'obscurité totale.
Il constata de visu qu'il n'y avait plus rien sous le vieil
arbre. Le voleur était probablement parti, sans
demander son reste. Djeha raconta toute l'histoire, avec
force gestes, à Kalima qui était maintenant réveillée.
Alors il se blottit sous son édredon et dormit
profondément, convaincu d'avoir été très courageux. A