Page 93 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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son turban qui avait glissé sur le côté.
- Tu vas tomber de cet arbre ! L'avertit Khalid.
Regarde comme tu es assis !
- Tu ferais mieux de regarder où tu marches, rétorqua
Djeha. Les gens qui regardent les cimes des arbres et
les nuages sont sûrs de se cogner les orteils.
Soudain, la branche s'est retrouvée au sol, suivie par la
hache, puis par Djeha. Il était trop occupé pour
remarquer qu'il était assis du mauvais côté de la
branche qu'il était en train de couper.
- Tu es un sage, Khalid Effendi, dit Djeha. Tu m'as dit
quand j'allais tomber. Tu es sûrement un prophète. Dis-
moi maintenant, quand je vais mourir.
- Quand ton âne aura fini de braire quatre fois, lui dit
Khalid.
Trop contusionné et ébranlé pour continuer à travailler
désormais, Djeha monta sur son âne et se dirigea vers
sa maison. Quant à l'âne, il songeait à son râtelier, au
foin qu'il contenait et à son petit ânon. A ce rappel, il
allongea son cou et se mit à braire. Soudain Djeha s'est
rappelé la prophétie de Khalid, juste après sa chute du
cerisier.
- Amin, Amin ! S'exclama Djeha. Je suis un quart de
mort !
Un peu plus loin sur la route, ils ont rencontré un autre
âne et son cavalier. Le petit animal de Djeha lança un
braiment en guise de salutation amicale à son
congénère.
- Oh ! Là ! Là ! Se dit Djeha, en frissonnant. Je suis