Page 94 - Les histoires de DJEHA - Oeuvre libre de droit
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demi-mort !
           L'âne a alors commencé à penser au ruisseau où il se
           désaltérerait bientôt, et à l'évocation de l'eau fraîche qui
           l'attendait, il a lancé un troisième braiment.
           - Amin, Amin ! Gémit Djeha. Je suis maintenant aux
           trois quarts mort !
           Il a caressé l'âne et s'est mis à lui parler, pour détourner
           l'animal d'un autre braiment fatal. Juste devant lui, des
           hommes criaient des ordres à leurs ânes. Les oreilles du
           petit âne de Djeha se dressèrent. Il voulait faire savoir à
           ses amis ânes qu'il arrivait. Il leur adressa un long et
           tonitruant braiment de salutation. C'était le quatrième.
           - Amin, Amin ! Cria Djeha, en tombant de son âne. Je
           suis mort ! Je suis mort !
           Les hommes de la caravane proche se sont précipités
           vers lui. Ils l'ont secoué. Ils l'ont pincé. Il était aussi
           flasque qu'une sacoche de selle vide.
           - Il a dit qu'il était mort, ont dit les hommes. Il doit
           sûrement savoir. Nous devons le ramener à son village.
           Ils ont chargé son corps sur son propre âne. Ils sont
           revenus vers AkShehir, se demandant comment
           annoncer la nouvelle à sa femme. Ils ont pris un chemin

           qui leur a semblé être un raccourci pour aller au village.
           - Le raccourci est trop boueux, dit l'un d'eux.
           - Mais la route est plus longue et trop caillouteuse, dit
           un autre.
           - Le raccourci économisera une heure de voyage, dit un
           troisième.
           Ils n'ont pas cessé de se disputer, jusqu'à..
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