Page 130 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
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Joha envoya un jour sa femme acheter de la viande.
En chemin, la mâtine entra chez son amant.
Des voisins la dénoncèrent au pacha qui Ja fît
saisir par ses inuJ:Jiaznis (gardes) et la condamna à
être promenée sur un âne, la figure tournée vers la
queue, avec un écriteau indiquant son péché.
Joha, son mari, la rencontra tandis qu'elle parcou-
rait ainsi les souks (marchés) s<»us les huées de la
foule.
— Qu'est-ce qu'il y a .^ fit-il.
— Ne t'en fais pas, lui cria son épouse. Il me
reste encore à parcourir le souk des parfumeurs, le
souk des tapis et le souk des chaudronniers. Puis
j'irai acheter la viandq, et je te rejoins.
Une femme déjà un peu mûre sortait seule la nuit
venue.
— N'as-tu pas peur, lui dit quelqu'un, à cette
heure de rencontrer un homme ?
— C'est ce que je cherche.
Un homme, très en colère contre sa femme, lui
dit qu'il allait divorcer.
La scène se passait dans un escalier.
— Je te répudie si tu montes, criait l'homme à son
épouse... Je te répudie si tu descends... Je te répudie
si tu restes sans bouger.
Mais la femme, pleine de présence d'esprit, sans
changer de marche, se jeta à terre.
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