Page 133 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
Mais notre homme, se souvenant de la dispute des
docteurs, déclara à la stupéfaction de tout le monde :
— Seigneur, mon poisson est hermaphrodite.
Le Sultan fut si émerveillé de celte habile réponse
qu'il doubla la récompense.
Deux femmes habitaient la même maison.
L'une avait un mari vigoureux et beau, au zeb
puissant, long et dur, tandis que l'autre était mariée
à un homme mou et laid, au sexe mince, court et
tordu, qui lui procurait peu de plaisir.
Voyant le bonheur dont jouissait sa voisine, elle
voulut réprouver <^u moins une fois dans sa vie.
Une nuit que son mari était sorti, elle se rendit
dans la chambre de l'autre ménage et se glissa entre
les deux époux endormis qui ne s'aperçurent de rien
dans l'obscurité, chacun, à demi réveillé, pensant que
l'autre le poussait pour avoir plus de place.
L'homme ne tarda pas à être mieux réveillé, grâce
aux caresses qu'on lui fit.
— Ne faisons pas de bruit, lui dit tout bas la
femme, pour ne pas réveiller les enfants.
Tout se passa à merveille et à la satisfaction des
deux partenaires.
L'homme n'avait jaraais senti si douces caresses,
respiré si agréables parfums «t fut même fort étonné
en constatant que leurs membres étaient particulière-
ment bien adaptés l'un à l'autre, qu'il pénétrait dans
un asile plus profond, plus chaud et plus hospitalier
que d'habitude.
L'intruse s'éclipsa avant l'aube sans qu'on s'aperçût
de rien.
Le lendemain matin, le mari, heureux d'une telle
nuit, dit à sa femme :
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