Page 134 - Histoires et Contes Arabes - Bibliothèque du bon vivant - 1927 - DZWEBDATA
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HISTOIRES ARABES
— Ma chérie, mon cœur, ma petite lampe, mon
œil, angle d{^ mon foie ! comme tu étais charmante,
douce, caressante et agréablement parfumée cette
nuit !
— De quoi parles-tu ? dit la femme étonnée, d'un
air revêche. Quel rêve as-tu fait ?
— Sans doute celait un songe, fit-il d'un ton
rêveur. C'était même très probablement un songe.
Un saint derviche était en train de prêcher un loup
et l'engageait vivement ù une vie moins cruelle, le
conjurant de se réformer, l'exhorlant à ne plus répan-
dre le sang.
Un troupeau de moutons vint à passer,
— Dépêche-toi de finir ton sermon, dit alors le
loup au saint homme, pour que j'aie le temps de
courir après ces moutons et d'en croquer un avant
qu'ils m'échappent.
Un homme avait reçu d'un ange la promesse que
trois de ses vœux seraient certainement et immédia-
tement exaucés.
Comme il couchait av«c sa temme, celle-ci en rece-
vant le zeb de son mait d*n« le jardin des plaisirs,
s'écria :
— Pourquoi n'est-il pas plus gros ?
C'est facile, dit alors l'homme. Je n'ai qu'à sou-
haiter qu'il soit plus gros que ma tête...
Parole imprudente. Le membre grandit si démesu-
rément qu'il devint impossible de s'en servir. Le
glaive était dix fois plus gros que le fourreau.
Désespoir de l'épouse.
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