Page 268 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
P. 268
et peut-être celle de vous rendre plus
heureuse que vous
n’êtes. » Je lui racontai fidèlement
par quel étrange accident elle
voyait en ma personne le fils d’un roi
dans l’état où je paraissais
en sa présence, et comment le hasard
avait voulu que je décou-
vrisse l’entrée de la prison magnifique
où je la trouvais, mais
ennuyeuse selon toutes les apparences.
« Hélas ! prince, dit-elle en soupirant
encore, vous avez
bien raison de croire que cette prison
si riche et si pompeuse ne
laisse pas d’être un séjour fort
ennuyeux. Les lieux les plus char-
mants ne sauraient plaire lorsqu’on y
est contre sa volonté. Il
n’est pas possible que vous n’ayez
jamais entendu parler du
grand Epitimarus, roi de l’île d’Ébène,
ainsi nommée à cause de
ce bois précieux qu’elle produit si
abondamment. Je suis la
princesse sa fille.
« Le roi mon père m’avait choisi pour
époux un prince qui
était mon cousin ; mais la première
nuit de mes noces, au milieu