Page 267 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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Le second calender, continua-t-elle,
              poursuivant son his-
              toire : « Pour épargner à la belle
              dame, dit-il, la peine de venir
              jusqu’à moi, je me hâtai de la joindre,
              et dans le temps que je lui
              faisais une profonde révérence, elle me
              dit : « Qui êtes-vous ?
              êtes-vous homme ou génie ? - Je suis
              homme, madame, lui
              répondis-je en me relevant, et je n’ai
              point de commerce avec les
              génies. - Par quelle aventure, reprit-
              elle avec un grand soupir,
              vous trouvez-vous ici ? Il y a vingt-
              cinq ans que j’y demeure, et
              pendant tout ce temps-là je n’y ai pas
              vu d’autre homme que
              vous. »

              « Sa grande beauté, qui m’avait déjà
              donné dans la vue, sa
              douceur et l’honnêteté avec laquelle
              elle me recevait, me donnè-
              rent la hardiesse de lui dire : «
              Madame, avant que j’aie
              l’honneur de satisfaire votre
              curiosité, permettez-moi de vous
              dire que je me sais un gré infini de
              cette rencontre imprévue,
              qui m’offre l’occasion de me consoler
              dans l’affliction où je suis
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