Page 329 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Le pilote changea de couleur à ce
              récit, jeta d’une main
              son turban sur le tillac, et de l’autre
              se frappant le visage : « Ah !
              sire, s’écria-t-il, nous sommes perdus
              ! Personne de nous ne
              peut échapper au danger où nous nous
              trouvons, et avec toute
              mon expérience, il n’est pas en mon
              pouvoir de nous en garan-
              tir. » En disant ces paroles il se mit
              à pleurer comme un homme
              qui croyait sa perte inévitable, et son
              désespoir jeta l’épouvante
              dans tout le vaisseau. Je lui demandai
              quelle raison il avait de se
              désespérer ainsi. « Hélas ! sire, me
              répond-il, la tempête que
              nous avons essuyée nous a tellement
              égarés de notre route, que
              demain, à midi, nous nous trouverons
              près de cette noirceur,
              qui n’est autre chose que la montagne
              noire ; et cette montagne
              noire est une mine d’aimant qui, dès à
              présent, attire toute votre
              flotte, à cause des clous et des
              ferrements qui entrent dans la
              structure des vaisseaux. Lorsque nous
              en serons demain à une
              certaine distance, la force de l’aimant
              sera si violente que tous
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