Page 328 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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suite ; mais la nuit du quarante-
              unième, le vent devint contraire
              et même si furieux, que nous fûmes
              battus d’une tempête vio-
              lente qui pensa nous submerger.
              Néanmoins, à la pointe du
              jour, le vent s’apaisa, les nuages se
              dissipèrent, et le soleil ayant
              ramené le beau temps, nous abordâmes à
              une île, où nous nous
              arrêtâmes deux jours à prendre des
              rafraîchissements. Cela
              étant fait, nous nous remîmes en mer.
              Après dix jours de navi-
              gation, nous commencions à espérer de
              voir terre, car la tem-
              pête que nous avions essuyée m’avait
              détourné de mon dessein,
              et j’avais fait prendre la route de mes
              états, lorsque je m’aperçus
              que mon pilote ne savait où nous
              étions. Effectivement, le
              dixième jour un matelot, commandé pour
              faire la découverte au
              haut du grand mât, rapporta qu’à la
              droite et à la gauche il
              n’avait vu que le ciel et la mer qui
              bornassent l’horizon ; mais
              que devant lui, du côté où nous avions
              la proue, il avait remar-
              qué une grande noirceur.
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