Page 324 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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chant ce que je deviendrais, avant que
de sortir de la ville
j’entrai dans un bain, je me fis raser
la barbe et les sourcils, et
pris l’habit de calender. Je me mis en
chemin en pleurant moins
ma misère que la mort des belles
princesses que j’avais causée.
Je traversai plusieurs pays sans me
faire connaître ; enfin je ré-
solus de venir à Bagdad, dans
l’espérance de me faire présenter
au commandeur des croyants et d’exciter
sa compassion par le
récit d’une histoire si étrange. J’y
suis arrivé ce soir, et la pre-
mière personne que j’ai rencontrée en
arrivant, c’est le calender
notre frère qui vient de parler avant
moi. Vous savez le reste,
madame, et pourquoi j’ai l’honneur de
me trouver dans votre
hôtel. »
Quand le second calender eut achevé son
histoire, Zobéide,
à qui il avait adressé la parole, lui
dit : « Voilà qui est bien ; al-
lez, retirez-vous où il vous plaira, je
vous en donne la permis-
sion. » Mais, au lieu de sortir, il
supplia aussi la dame de lui