Page 320 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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zade prit aussitôt la parole et
poursuivit ainsi son conte :
Le calender, parlant toujours à
Zobéide, lui dit : « Madame,
le sultan laissa la princesse Dame de
beauté achever le récit de
son combat, et quand elle l’eut fini,
il lui dit d’un ton qui mar-
quait la vive douleur dont il était
pénétré : « Ma fille, vous voyez
en quel état est votre père. Hélas ! je
m’étonne que je sois en-
core en vie ! L’eunuque votre
gouverneur est mort, et le prince
que vous venez de délivrer de son
enchantement a perdu un
œil. » Il n’en put dire davantage, car
les larmes, les soupirs et les
sanglots lui coupèrent la parole. Nous
fûmes extrêmement tou-
chés de son affliction, sa fille et
moi, et nous pleurâmes avec lui.
« Pendant que nous nous affligions
comme à l’envi l’un de
l’autre, la Princesse se mit à crier :
« Je brûle ! je brûle ! » Elle
sentit que le feu qui la consumait
s’était enfin emparé de tout
son corps, et elle ne cessa de crier :
« Je brûle ! » que la mort