Page 315 - Les Mile et une nuits - conte orientale libre de droit, par DZWEBDATA.COM
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« Le loup, qui pendant ce temps-là
              s’était transformé en
              coq, se jeta sur les grains de la
              grenade et se mit à les avaler l’un
              après l’autre. Lorsqu’il n’en vit plus,
              il vint à nous les ailes éten-
              dues, en faisant un grand bruit, comme
              pour nous demander s’il
              n’y avait plus de grains. Il en restait
              un sur le bord du canal,
              dont il s’aperçut en se retournant. Il
              y courut vite ; mais dans le
              moment qu’il allait porter le bec
              dessus, le grain roula dans le
              canal et se changea en petit poisson… »
              Mais voilà le jour, sire,
              dit Scheherazade ; s’il n’eût pas si
              tôt paru, je suis persuadée
              que votre majesté aurait pris beaucoup
              de plaisir à entendre ce
              que je lui aurais raconté. À ces mots,
              elle se tut, et le sultan se
              leva rempli de tous ces événements
              inouïs, qui lui inspirèrent
              une forte envie et une extrême
              impatience d’apprendre le reste
              de cette histoire.

              Dinarzade, le lendemain, ne craignit
              pas d’interrompre le
              sommeil de la sultane : Si vous ne
              dormez pas, ma sœur, lui dit-
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